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4 commus face à la société !!
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18 novembre 2008

Luttons pour vivre en paix

Devenue symbole du malheur africain, la Corne de l’Afrique (Soudan, Somalie, Erytherée,…) est une terre de désolation depuis plusieurs décennies. C’est avec ce genre de conflit que l’on comprend l’impact régional que peut avoir une guerre. Pour venir en aide à leurs proches pris dans cette spirale de violence, le groupe de Rap belge « OPAK » a organisé un concert caritatif à Bruxelles. Sorca, rappeur contestataire   carolo est venu soutenir le groupe. Il a d’ailleurs fait forte impression auprès du public avec son morceau « Larmes du soleil ».

Sorca, vous n’êtes pas africain mais on vous a senti très concerné lors de ce concert…

C’est la moindre des choses, les membres du groupe OPAK sont de très bons amis. Je ne pouvais faire autrement qu’être présent, ils sont comme une deuxième famille pour moi. De plus, j’ai une haine profonde contre les « politiciens » qui prennent un malin plaisir à faire souffrir une population africaine qui ne demande qu’une chose : vivre en paix … Je suis très souvent allé en Afrique car j’ai travaillé 5 ans pour médecin sans frontière. J’y ai vu les pires horreurs et j’ai vraiment beaucoup de peines pour mes confrères qui voient leur famille déchirée par la guerre en Somalie ou au Soudan… Je suis de tout cœur.

Quand et comment est venue votre conscience politique ?

Ca s’est fait un peu naturellement. Ayant grandi en foyer, j’ai très tôt vu l’hypocrisie du système. Donc très jeune, j’avais ce coté anti-système. Et en grandissant, j’ai cherché à savoir exactement ce qu’était le système. Grâce à mes origines argentines, je me suis un peu intéressée au pourquoi de la crise économique. C’est à ce moment là que j’ai entendu pour la première fois des mots comme FMI, OMC, banque mondiale, libéralisme et compagnie. Ensuite j’ai voyagé dans les forums sociaux, le Chapas, l’Argentine, …

Comment imaginez-vous un monde idéal ?

Je l’imagine avec deux fondements principaux qui sont le respect de la planète, de l’environnement, de la nature et surtout, le respect de l’être humain et des différences culturelles. Maintenant je vois plus un monde basé sur l’autogestion, sur l’autonomie et la complémentarité de chacun. Essayer d’avancer vers un système plus juste.

Vous avez dû rencontrer plein d’utopistes dans vos voyages ?

Je n’aime pas trop le mot « utopie ». Je trouve que c’est leur système qui est un peu utopique. Qui sont les vrais utopistes ? Est-ce ceux qui défendent ce monde là ? Ce système qui fonce droit dans le mur, qui ne respecte rien. On est tous en train de crever, nous ne sommes plus des êtres humains. Qui sont les utopistes dans l’histoire ? Ceux qui veulent changer les choses ou ceux qui disent que tout va bien dans le meilleur des mondes. Ceux pour qui il est normal qu’il y ait des pauvres, des riches, … Moi je ne me sens pas utopiste, au contraire, je me sens réaliste.

Dans vos textes, vous exprimez votre rage mais aussi votre optimisme. Qu’attendez-vous des mouvements de résistances en Europe ?

Ca dépend ce que vous appellez « mouvement de résistance ». Moi j’attends que ça s’étende au-delà du cercle des convaincus habituels. Le point fondamental, il est là. Aujourd’hui, on divise de plus en plus. On dit qu’il y a les autonomes d’un côté, les anarchistes de l’autre, les jeunes de banlieue, … On considère tout ces gens là comme dangereux. Je crois qu’aujourd’hui, la première lutte c’est de réunir tout le monde. Ce combat appartient à tout le monde. Tout individu est apte à comprendre ce qu’il se passe. Tout le monde est capable d’offrir ses compétences à la « résistance ». Chacun peut s’investir aux services des autres pour construire le système. Car je pars du principe que le système, ce n’est pas en le détruisant qu’on va le niquer mais c’est en construisant sans lui. C’est possible d’être maître de nos vies.

Vous évoquez souvent la foie, que représente-elle pour vous ? Qu’est-ce que ça vous apporte par rapport à la lutte ?

Je dirais que tous les militants ont la foie sinon ils ne se battraient pas. La foie pour moi n’a pas de connotation religieuse ou dogmatique. La foie c’est la flamme, la force, le truc qui fait que tu crois. Ca peut être croire en soi, croire en ses idées, croire en sa lutte, croire en la vie. Maintenant pour moi dieu c’est pas le père noël, c’est pas l’homme barbu dans les nuages. Moi je n’ai pas de religion. Je crois en la force de la vie. Je ne suis pas religieux, je suis spirituel…

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